Jouons collectif ! C’est en substance l’invitation lancée par Marie-Pierre LE BRETON aux mutuelles et unions mutualistes lors d’une agora qui s’est tenue le 7 septembre 2022 au Congrès de la Mutualité Française. Pendant trois jours, quelque 2.000 mutualistes se sont réunis à Marseille (Bouches-du-Rhône) sur le thème : « Mutualité : territoires d’engagements pour l’entraide et les solidarités ».

En cette rentrée 2022, les défis ne manquent pas pour les employeurs mutualistes. Dans un contexte inédit de montée de l’inflation, de tensions sur le marché du travail, les mutuelles doivent aussi faire face aux mutations structurelles du monde du travail, « décuplées » par la crise du COVID-19, souligne la Présidente de l’Association Nationale des Employeurs de la Mutualité (ANEM).

« Le temps long des ressources humaines »

Mais au-delà de ces enjeux de transformation, « nous devons relever un enjeu collectif – penser ensemble pour encore mieux agir ensemble – un enjeu d’inscription dans le temps long qui est celui des ressources humaines, et un enjeu d’identité des Employeurs de la Mutualité au sein du mouvement mutualiste », estime Marie-Pierre LE BRETON.

Lors de cette agora, intitulée « Les Employeurs de la Mutualité donnent des ailes », l’ANEM a ainsi présenté les actions conduites pour accompagner les mutuelles dans la conduite et l’anticipation du changement. (Sur la photo, de gauche à droite : Céline LOISEAU, Déléguée générale de l’ANEM, Marie-Pierre LE BRETON, Présidente, Pauline PELTA, Responsable du Pôle juridique et Relations sociales, et Amandine LEVIEL, Responsable du Pôle Développement RH et RSE.)

Un Manifeste co-construit avec les employeurs mutualistes

Sa Déléguée générale, Céline LOISEAU, a insisté sur la « co-construction » engagée au maximum avec les employeurs mutualistes sur chaque sujet. Cette démarche est adoptée autant dans les chantiers à l’initiative de l’ANEM que dans les travaux paritaires lancés dans le cadre du dialogue social de branche.

Illustration de cette méthode : la conception du Manifeste des Employeurs de la Mutualité à l’issue du premier confinement. « Ce manifeste est incarné par des partis pris que nous avons déterminés collectivement à partir de vos réalisations probantes, sur fond de crise sanitaire », a-t-elle relaté à la salle.

« Pour autant, la marque Les mutuelles donnent des ailes demeure une matière vivante qui sert de boussole à notre action d’animation de la communauté des employeurs. Et nous nous autorisons à l’interroger à l’aune des mutations du travail et des profondes transformations que nous connaissons », a poursuivi Céline LOISEAU.

Le parcours d’intégration des nouveaux salariés

Verbatims de visiteurs mutualistes sur le stand de l'ANEM au Congrès de Marseille de la Mutualité FrançaiseDevant le besoin de sens et d’utilité sociale exprimé par de nombreux salariés, le parcours d’intégration des nouvelles recrues en Mutualité apporte une réponse fondée sur les spécificités du mouvement mutualiste. Développé de manière paritaire, c’est un outil de différenciation qui forge le sentiment d’appartenance des nouveaux salariés.

Autre preuve par l’action : Amandine LEVIEL a présenté le résultat d’ateliers conduits par l’ANEM avec les équipes RH des mutuelles sur le travail à distance. « Ce nouveau mode de travail est une réponse à un objectif d’attractivité et de fidélisation sur nos métiers », précise la Responsable du Pôle Développement RH et RSE de l’ANEM. Ces travaux ont débouché sur un « Guide du travail à distance », élaboré « avec et pour » les Employeurs de la Mutualité.

Du côté paritaire, les études prospectives conduites par l’Observatoire de l’Emploi et des Métiers en Mutualité (OEMM) éclairent la transformation des métiers et permettent d’anticiper les évolutions. Cela a été le cas récemment avec deux études, l’une sur les métiers de la gestion et l’autre sur les métiers des Services de Soins et d’Accompagnement Mutualistes (SSAM).

Formation : abondement des CPF des salariés

La branche Mutualité est également en première ligne pour jouer le rôle croissant que les pouvoirs publics ont confié aux branches professionnelles depuis les ordonnances Macron de 2017. Le dialogue social de branche trouve ainsi tout son sens, entre les règles générales du Code du travail et le dialogue social au sein de chaque entreprise, explique Pauline PELTA, Responsable du Pôle juridique et Relations sociales à l’ANEM.

Exemple concret, la réforme de la formation professionnelle, instaurée en 2018, s’est traduite par un dispositif innovant d’abondement du Compte Personnel de Formation (CPF) : « La branche Mutualité fait partie des 5 premières branches professionnelles à proposer des abondements CPF pour ses salariés, autrement dit à soutenir financièrement leurs projets de formation », souligne Pauline PELTA. (cliquer ici)

Autres illustrations : l’accord d’intéressement signé en décembre 2021 par les partenaires sociaux de la branche Mutualité suite au vote de la loi PACTE de 2019 ou encore l’accord sur l’égalité professionnelle femmes-hommes conclu en février 2021.

Une gouvernance mixte composée d’élus et de salariés

Pour la Déléguée générale, Céline LOISEAU, l’action de l’ANEM est ainsi guidée par une attention particulière portée aux salariés pour répondre à « leur recherche de sens au travail, leur besoin d’accompagnement dans leur parcours professionnel et de reconnaissance dans toutes ses composantes ».

Et pour cela, ajoute Marie-Pierre LE BRETON, l’ANEM, à son tour, a besoin de l’engagement des mutuelles et unions, quelles que soient leur taille et leur activité, qui se traduit notamment par une gouvernance composée à la fois d’élus mutualistes et de cadres salariés : « Cette mixité est très importante, car la question RH ne concerne pas que les équipes opérationnelles mais constitue aussi un véritable sujet de stratégie mutualiste. »